The King's Speech / Le discours du roi
Origine : Grande-Bretagne / Australie
Réalisateur : Tom Hooper
Réalisateur : Tom Hooper
Scénariste : David Seidler
Synopsis (source)
Dans les années 30, en Angleterre, le prince Albert, deuxième fils du roi George V, vit avec un grave problème de bégaiement qui le rend inapte à s'exprimer en public. Sous l'insistance de sa femme, il rencontre le Dr. Lionel Logue, un spécialiste des troubles d'élocution aux méthodes peu orthodoxes. Mais ses exercices fonctionnent, malgré les réticences du prince. Lorsqu'il devient le roi George VI suite à la résignation de son frère Édouard, Albert doit surmonter ses difficultés de langage alors que l'Europe s'apprête à entrer dans la période trouble de la Deuxième Guerre mondiale.
Le discours du roi, le film primé à la cérémonie des Oscars cette année. Étrangement. Mais ça reste un bon film.
Je l'ai vu samedi dernier (oui, je sais, mauvais pour le portefeuille dans ce pays, surtout que le prix des billets d'entrée a encore augmenté!), et je dois dire que j'ai beaucoup aimé, comme je m'y attendais.
On m'avait dit que le film regorgeait de qualités qui faisaient oublier les quelques défauts. C'est presque vrai (un défaut, ça ne s'oublie pas...). Que le film était conventionnel mais bon. Un peu moins vrai (qu'il est si conventionnel, et non qu'il est intéressant). Que les performances d'acteurs valaient leur pesant d'or : on a même été jusqu'à le qualifier de film d'acteurs. Encore une fois, ce n'est pas tout à fait exact.
Dans les qualités du Discours du roi, on peut mentionner les décors. Quelques critiques en ont décrié le maniérisme et l'aspect aristo-baroque. Je me dis qu'ils n'ont pas dû comprendre l'histoire, avec tous ces personnages aristocratiques s'attachant au décorum, et ne connaissant qu'une existence surchargée. En fait, j'ai trouvé la présentation en elle-même très sobre. Chaque détail allait dans l'esprit du film.
On peut aussi mentionner les jeux de lumières « naturelles », très élégants. Le film se permet des beautés par moment. C'est ce qui me fait penser que The King's Speech n'est pas aussi conventionnel qu'on le prétend. La prestation des acteurs, comme je l'ai mentionnée, vaut le détour, ne serait-ce que pour Colin Firth qui soutient tout le film à lui tout seul, pour Rush qui crée un personnage très sympathique ou Carter qui sait si bien jouer les aristocrates snobs. Mais j'ai toujours détesté le jeu de Gambon (regarder Sleepy Hollow pour le voir se faire couper la tête, c'est jouissif) et Timothy Spall transforme toujours ses personnages en clown... Mauvais choix de casting pour ceux-là selon moi. Les références historiques sont très bien rendues grâce à ce soucis du détail. Je ne vois rien à y redire. Toutefois, ce qui reste pour moi la plus grande qualité du film, c'est le sujet principal qui me tient à coeur. Enfin un bègue est présenté comme un être humain courageux et sans déficience intellectuelle! Et que dire de Churchill qui admet lui-même avoir eu un défaut d'élocution avec sa langue collée? Subtilement bien trouvé, en plus de faire rire.
Car, ce qui m'a poussée à assister à une projection, c'est avant-tout le sujet : le défaut d'élocution du protagoniste. Ayant moi-même un tel problème, je peux affirmer que les films sur le sujet (comme thème principal) sont très rares. En fait, c'est le premier que je vois. Tout ce que je peux dire, c'est que le défaut d'élocution est un sujet très tabou. Pensons à la discrimination à l'emploi, ou aux nombreux camps qui existent (d'été ou de perfectionnement) pour supposément régler les problèmes de parlure, mais qui se révèlent être des lieux d'humiliations, d'insultes, de coups parfois, et même, d'abus sexuels parfois, et dont personne ne conteste l'existence... Jamais. Sauf certains organismes marginaux dont nul ne souhaite entendre la voix. Mais dans The King's Speech, un bègue possède une voix, et il désire la faire entendre. Les injustices qu'il subit sont montrées (légèrement, mais c'est le mieux que l'on puisse voir vue le tabou les entourant). Alors, pour moi, le visionnage de ce film en vaut la peine, ne serait-ce que pour son sujet dont trop peu de gens parlent, sans mauvais jeu de mot.
À des lieux d'être un film raté, donc, mais je me demande encore pourquoi il a été le plus primé aux Oscars. Que Colin Firth ait remporté l'Oscar du meilleur acteur ne me dérange pas. Il le mérite amplement. Mais je me pose des question à propos des Oscars du meilleur film et du meilleur scénario... Il n'y a donc eu aucun long métrage cette année qui a eu mieux à proposer? :-S
Bref, un film à voir sans soucis. On est loin d'être déçu. Mais on est loin de la révolution cinématographique.
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