jeudi 14 avril 2011

Cassiopée - L’Été polonais de Michèle Marineau

MARINEAU, Michèle, ill. Pierre Pratt, Cassiopée - L’été polonais, Montréal, Québec Amérique jeunesse, coll. Titan, 2006 (1988),195 p.

Quatrième de couverture
Qu'est-ce qu'on fait quand on a presque quinze ans, une mère amoureuse, des rêves plein la tête et qu'on ne veut pas aller dans le camp de vacances choisi par ses parents? Cassiopée, elle, décide de partir pour New York. Toute seule. Sans en parler à personne. Et sans se douter qu'elle s'en va ainsi vers son histoire de mer et d'amour. Vers son été polonais.

Le succès 
Cassiopée - L’Été polonais est le premier roman jeunesse publié par Michèle Marineau. Il lui permit de remporter le Prix du Gouverneur général. Ce roman s’inscrit désormais comme un livre culte de la littérature pour les adolescents au Québec. Cette oeuvre fut même traduite en quatre langues (le suédois, l’espagnol, le catalan et le basque).


Rencontre avec l'auteur
Michèle Marineau partage son temps entre l’écriture et les tournées éducatives auprès des adolescents dans les écoles et les bibliothèques. Je fus moi-même une des ces adolescentes du secondaire visitée par Mme Marineau, il y a de cela plusieurs-plusieurs années. Cette vieille rencontre avait éveillée ma curiosité envers ce bouquin. Je souhaitais vraiment lire un jour une oeuvre écrite par Michèle Marineau. Je me souviens, elle avait raconté anecdotiquement que la raison qui l’avait poussé à écrire ce roman était qu’elle voulait témoigner à ses propres enfants qu’elle aussi avait déjà été jeune, et qu’elle pouvait donc comprendre leurs problèmes, angoisses et joies. Ironiquement, ce roman n’eût pas l’effet escompté puisque ses enfants se sont servis de ce livre pour tenter d’abolir les règlements de la maison (« mais pourquoi nous ne pouvons pas faire comme le personnage de ton livre qui part à l’aventure ?»).

Sa pertinence
Cassiopée - L’Été polonais est un roman pertinent à faire découvrir aux adolescents, car il présente un intérêt de qualité. Ils peuvent s'y reconnaître, et, en plus, il est aussi en voie de devenir un classique de la littérature pour les adolescents (s’il ne l’ait pas déjà) du fait de sa réputation et de son succès.
Cassiopée - L’Été polonais est une oeuvre appréciée des adolescents, mais aussi des adultes. Est-ce parce  que ces derniers se reconnaissent dans cette adolescente qui a la tête pleine de rêves ou est-ce le désir de lire un livre en toute simplicité, sans se casser la tête ? Peut-être un peu des deux. Quoiqu’il en soit, Cassiopée - L’Été polonais a assez de qualités et de richesses littéraires pour plaire à un vaste public, un public qui va au-delà des frontières du pays si l’on se fie aux multiples traductions dont l’oeuvre a été l’objet.


Extrait
Quand j'ai le malheur de me plaindre de mon nom, maman me rappelle que j'ai quand même de la chance d'être une fille parce que, pour un garçon, elle et papa hésitaient entre Neptune et Triton. Bon, d'accord, j'ai échappé au pire. N'empêche que je suis affublée d'un nom que je traîne comme une malédiction. Cassiopée Bérubé-Allard. ABC à l'envers. J'en ai mal au ventre à chaque début d'année. Il faut voir la légère hésitation des profs avant de prononcer mon nom. Leur ton presque interrogateur. (Non, mais, c'est pas une blague ?) Et leurs yeux curieux qui fouillent la masse d'élèves effoirés devant eux. (À quoi peut bien ressembler une fille de douze, treize, quatorze ans qui porte un nom pareil ?) Dans ces moments-là, je regrette tellement de ne pas être grande, mince, avec des cheveux au moins bicolores, des vêtements aux couleurs électriques et des talons hauts comme ça. Pourquoi pas un fume-cigarette, tant qu'à y être ? Ou encore de longs cheveux vaporeux et un petit air romantique et mystérieux. Au lieu de ça, j'ai une tête (et tout le reste) à m'appeler Nathalie ou Isabelle. Grandeur moyenne, grosseur moyenne, cheveux bruns, yeux bruns, lunettes, ni très jolie ni particulièrement laide. Anonyme. Ajoutez à cela des résultats moyens à l'école (sauf en français, mais j'aime ça, je n'ai pas de mérite) et une timidité qui me fait dire des bêtises ou des banalités à peu près chaque fois que j'ouvre la bouche et vous aurez une image assez nette de moi. Déprimant.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A quelle page se trouve l'extrait? merci(: