samedi 28 mai 2011

Pretties - Trilogie Uglies tome 2 - de Scott Westerfeld

Précédent billet : le premier tome de la trilogie de Scott Westerfeld, Uglies.

Je veux juste vous prévenir tout de suite que ce présent billet contient des révélations sur l'histoire du roman, à commencer par la quatrième de couverture qui se veut la suite directe du premier tome. Vous conseillez de lire cette trilogie à tout prix est le mieux que je puisse faire pour ceux qui ne désire pas être spoiler.

Pour ce billet, j'ai décidé de pousser plus loin ce que j'ai exploré dans le premier tome en effectuant un petit inventaire des différentes communautés au sein de Pretties, communautés produites par l'Opération.


 


Quatrième de couverture
Tally est enfin devenue une sublime Pretty. Elle a de grands yeux pailletés, un visage et un corps parfaits ; tout le monde l'apprécie, et son petit copain est craquant. Ses rêves les plus fous sont devenus réalités. Mais au cœur de cette vie de fête, de luxe high-tech et de liberté, perce un sentiment de malaise : quelque chose ne va pas, quelque chose d'important. Un jour, Tally reçoit un message, écrit de sa propre main lorsqu'elle était Ugly... A mesure qu'elle le lit, les souvenirs reviennent : sous la beauté parfaite et le bonheur absolu des Pretties se cache une effroyable vérité. Désormais pour Tally un choix cruel s'impose: oublier à tout prix cette vérité ou fuir la cité pour sauver sa peau.




L'Opération
La société de la trilogie Uglies pratique les modifications physiques (nommé l’Opération) afin d’établir son système de valeurs, et de maintenir le peuple dans un état de non-violence. La différence n’existe plus dans cette société totalitaire, où elle est suspectée d’être un facteur de discrimination. Mais le rapport à l’autre est tout de même en lien avec les modifications génétiques. La société se divise en effet en sous-genres, en « castes », classées selon les modifications : les uglies, les pretties et les specials. Par exemple, les specials, des agents secrets, sont ceux qui ont reçu le plus de modifications. Ils peuvent faire penser à un idéal, à des surhommes. Sans avoir des pouvoirs mystérieux, ils deviennent tout de même indestructibles. Ils sont mis à part, devenant des êtres à éviter, mais aussi à admirer. D’autres règles existent pour eux ; ils sont meilleurs, ils sont spéciaux. Scott Westerfeld fait du thème de la manipulation corporelle la base des relations sociales, puisque les personnages fondent leur vision du bien et du mal sur le système de castes. Les Uglies sont souvent décrits comme étant des troubles-fête, alors que les Pretties sont calmes : « Les Pretties ne se fâchaient pas. Ils se disputaient très rarement, et jamais ils ne se criaient dessus au beau milieu d’une fête. Ce genre de comportement odieux était le seul fait des Uglies » (p.158). Ce système de castes est d’ailleurs le centre même du récit, prenant forme de manière éparse dans cette saga science-fictionnel.

Les communautés
La caste sociale est une notion très importante dans l’univers Uglies où chacun appartient à une communauté et possèdent des traits de caractères typiques de son milieu. Dans l’ordre hiérarchique et croissant, il y a donc les Chasseurs, les Fumants, les Uglies, les Pretties et les Crumblies, les Scarificateurs et les Specials.

Les Chasseurs (les sauvages, les barbares)
Fruits d’une expérience menée par certains vieux pretties, ils vivent dans une réserve à la façon des Cro-Magnon. Ils se font la guerre, discriminent la femme, chassent, coupent du bois et se font des feux. Ils prennent les Pretties pour des dieux, et les vénèrent.

Les Fumants (les aléatoires, les rebelles)
Communauté de rebelles qui refusent de subir l’Opération, et qui vivent dans la nature. Ils coupent des arbres, vivent du troc, élèvent des animaux afin de se nourrir, et font des feux de bois, ce qui leur vaut leur surnom de Fumants. Ils vivent à La Fumée.

Les Uglies
Gens de moins de 16 ans, ou personnes plus âgées qui n’ont jamais subi l’Opération. Ils ont tendances à défier l’autorité, par jeu ou par principe. Ils sont jaloux, envieux, colériques, mais pensent toujours par eux-mêmes. Leur nom signifie « moches » en français. À noter que les enfants de moins de 12 ans ne sont pas considérés comme des Uglies.

Les Pretties (les Têtes vides)
Gens de plus de 16 ans qui ont subi l’Opération. Ils sont jeunes, beaux, insouciants. Ils recyclent tout, ne détruisent pas la nature, ne mangent pas de viande, ne sont jamais en colère ou en état de conflits. Leurs noms signifient « beaux » en français.

Les Crumblies (vieux pretties)
Pretties plus agés. Ils vivent en banlieue, ont une famille et un emploi. Ils sont sages, sereins et ont confiance en eux.

Les Scarificateurs
Membres « spéciaux » des Special Circumstances, ce sont de jeunes Specials qui se scarifient afin de rester glaciaux, terme argotique pouvant se traduire par le fait de combattre les lésions cérébrales grâce à la scarification. C’est un état d’esprit clair, cruel et violent. Ils ont beaucoup de liberté de mouvements, et vivent dans la nature. Ils coupent des arbres et font des feux de joies. Certains d’entre eux chassent, et d’autres préfèrent la cueillette de plantes comestibles et de fruits.

Les Special Circumstances (les Specials, les Pretties cruels, les Shayshals)
Ce sont des agents secrets modifiés génétiquement afin d’être rapides et forts. Ils font régner l’ordre et la loi au sein de la ville. Beaucoup pensent qu’ils n’existent même pas. Leur nom se traduit par « les circonstances spéciales » puisque la rumeur veut qu’ils n’apparaissent que lorsqu’une situation devient assez spéciale pour qu’ils interviennent.

Commentaire
Ce tome, aussi bon que le précédent, voire plus puisque l'univers est désormais connu du lecteur, permet de pousser plus en avant l'exploration des différentes communautés et mœurs présents dans ce monde dystopique. Dans l'horrible révélation de la fin de premier tome, le lecteur a su que l'Opération cause des dommages cérébraux, et pas que des modifications corporelles. Dans ce tome, cette superficialité forcée est vraiment montrée par le vocabulaire... limité des pretties. Le mode de vie de ces pretties me rappellent d'ailleurs une enfance prolongée à l'âge adulte : instantanéité, jeux, caprices, dépendances et sécurité excessive. Quel contraste par rapport à celui des fumants exploré par Tally dans le tome précédent : patience, travail, sacrifices, responsabilité et dangers!
L'arrivée de personnages nouveaux renforce l'intrigue, surtout les chasseurs. D'un point de vue idéologique, ils jouent un rôle clé. Leur existence, on le sent, sera cruciale dans la suite des événements.
Et Tally comprend mieux que jamais son importance...
Le prochain billet portera d'ailleurs sur ce personnage et sur le tome 3. ;-)

Un roman, encore meilleur que le premier tome, à lire et relire et relire. Profond sans être pédant, simple sans être maladroit, et des personnages sympathiques. Que demander de plus pour un bon moment?

Extrait
- Je pars.
Elle embrassa très vite Peris, puis passa une jambe pas dessus la rambarde
- Tally ! (Il lui agrippa la main) Tu risques d'y rester ! Je ne veux pas te perdre…
Elle se dégagea violemment, et Peris recula, pris de peur. Les Pretties n'aimaient pas les conflits. Les Pretties ne couraient pas de risques. Les Pretties ne disaient jamais non.
Tally avait cessé d'être Pretty.
- Tu m'as déjà perdue, dit-elle.
Et, empoignant sa planche, elle se jeta dans le vide. »

WESTERFELD, Scott. Pretties, Trad par Guillaume Fournier, Pocket Jeunesse, Paris, 2007 385p

2 commentaires:

DF a dit…

A mon tour, je vous rends visite... merci de votre passage chez moi!

J'avais commencé ma découverte de ce monde-là par ce livre, justement - et cela ne m'a guère donné envie de continuer: étrange morale que celle véhiculée par ce roman. J'en parlais ici:

http://fattorius.over-blog.com/article-21192660.html

Mascha a dit…

Merci de ta visite DF!

J'ai été lire ton billet avec attention.
Comme je l'avais dit sur ton blogue, toujours un avis différent et intéressant. ;-)