vendredi 20 mai 2011

Le petit Nicolas - Goscinny et Sempé

SEMPÉ_GOSCINNY. Le petit Nicolas, Denoël, coll. Folio, 1960, 157 p
L'odeur de livres porte une histoire en elle-même. Je tenais entre mes mains un bouquin dont l'effluve immonde me disait « j'ai été abandonné, il y a longtemps de cela, après une seule lecture ». Trouvé dans une boîte, j'ai l'ai pris, et je lui ai donné une seconde chance. Minute... je parle d'un petit animal là? En tout cas, ce livre fut aussi mignon qu'un chaton, ça c'est certain.

Le petit Nicolas, je ne connaissais pas. Enfin, j'en avais entendu parler une fois sur un forum internet. Je devais donc parfaire ma culture.
Il s'agit d'un livre pour enfants. Oui, il n'y a pas que Les malheurs de Sophie et Sans famille dans la littérature jeunesse française. J'espère que vous le saviez? Bah, vous êtes sur Terre pour apprendre, non?

Le petit Nicolas, comme je l'ai découvert, est une sorte de monument littéraire de jeunesse en France. Depuis le début des années 1960, une certaine culture semble s'être développée autour de lui. Un peu comme les Peanuts aux États-Unis avec ces personnages colorés et uniques. Ou pour le Québec, on pourrait comparer à la série des Charlotte de Dominique Demers, mais avec un engouement dix mille fois plus gros. Vous me suivez toujours? Bah, de toute façon, je n'aime pas les comparaisons. Y'a que les snobs qui adorent, je pense que ça les rassure de tout ramener au même niveau d'égalité. Mais il n'y a jamais rien d'équivalent. De toute façon, vous comprenez ce que je veux dire. Le petit Nicolas, en France, c'est gros.

Ce court roman, parsemé de dessins de Jean-Jacques Sempé, est écrit selon dix-neuf différentes histoires de René Goscinny mettant en scènes des personnages adorables et particuliers. Il y a Alceste, gros car il mange sans cesse, Clotaire, le cancre de la classe, Eudes, le batailleur, Geoffroy, riche et enfant gâté, Rufus, fils de gendarme qui croit que le métier de policier est le plus important au monde, Agnant, le chouchou de la maîtresse, ainsi que beaucoup d'autres. En ce qui concerne les adultes, il y a la maîtresse de classe, sévère mais pas méchante, le directeur, pas bien méchant non plus, le surveillant, surnommé « le Bouillon », car il demande sans cesse de le regardez dans les yeux, et dans le bouillon, il y a des yeux (pensez-y, pensez-y...), et surtout les parents, parfois aussi enfantins que leurs rejetons. Et bien sûr, le petit Nicolas, garnement si sympathique. Tous ensemble, ils forment une vie de quartier vue par les yeux de Nicolas qui en parle avec humour et naïveté. Pour un résultat mignon comme tout, qui se lit avec plaisir et bonne humeur.
Je suis contente d'avoir trouvé ce livre. Et que son odeur en ait changé.

À noter qu'un film existe sur les aventures du petit Nicolas. Un film rigolo et chaleureux, très bien fait et avec de bons acteurs.
Une petite critique extérieure : http://www.cinoche.com/films/le-petit-nicolas/critiques/conflit-culturel.html

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Whaouu le petit Nicolas que de bon souvenir... par contre j'ai pas trop été tenté par le film ^^

Allie a dit…

Je ne connais que de nom moi aussi. En fait, c'est un classique en France mais ici, c'est moins connu. Mais bon, je dois dire que ça ne m'a jamais beaucoup attirée cependant... Je me sens moins proche de cette culture là...

Mascha a dit…

Alexandra : Je comprends, les films, ce n'est jamais au niveau de nos attentes. ;)
Mais c'était par envie d'exotisme que je l'ai regardé, si tu vois ce que je veux dire. ^^

Mascha a dit…

Allie : en fait, je dirais même que c'est totalement étranger aux Québécois. lol
Je l'ai lu par curiosité, et aussi parce que le hasard a mis ce livre sur ma route.
Et je comprends ce que tu veux dire. Si la littérature française contemporaine est une des moins lu et traduite au monde, ce n'est pas pour rien lol.
Mais en cherchant bien, on peut trouver de petites perles, surtout dans leur littérature ouvrière/défavorisée récente. Tu sais, celle qui est introuvable, comme de raison, à cause de leur système élitiste. XD
Merci du commentaire! :D

dAvId DuKe a dit…

"Si la littérature française contemporaine est une des moins lu et traduite au monde"

Je l'ignorais. C'est vrai que c'est le genre de question qu'on se pose assez peu. Faudrait regarder si Beigbeder, Houellebecq et compagnie sont traduits et bien vendus ailleurs qu'en France...franchement, je n'en ai aucune idée.

Mascha a dit…

David : Bien, à l'université, je me suis souvent frottée à ces chiffres.
La dégringolade de la littérature française, et même francophone en général, fut appuyée par l'arrivée de l'autofiction, - un genre dont le reste du monde s'en fout comme d'une chaussette sale.
Il faut aussi prendre en compte que l'élitisme du milieu littéraire français empêche toutes formes de progression. Ainsi, l'écriture d'écrivains en provenance de classes plus défavorisées est une merveille qui n'arrive pas à être reconnu dans les plus hautes sphères.

Et en ce qui concerne les traductions à l'étranger...
Dison que, lorsque Le Clézio a remporté son prix Nobel de littérature, le New York Times fut bien embêté : aucune traduction en anglais n'existait de ses écrits! En vitesse, pendant la nuit, ils durent traduire l'une de ses nouvelles dans une des langues les plus parlées du monde...

Et en ce qui concerne les écrivains que tu as cités, je dois dire que je n'ai jamais entendu parler de Houellebecq, mais, par contre, j'ai déjà vu des interviews de Beigbeder à la télé. ;-)
Un télé francophone cela dit, pour ne pas arranger les choses. lol

dAvId DuKe a dit…

J'ai cité ces deux-là parce qu'ils ont eu récemment des prix : Goncourt pour Houellebecq avec La carte et le territoire, et Beigbeder le prix Renaudot pour Un roman français.
Ceci dit, je n'ai jamais rien lu d'eux...

Pour Le Clezio, voilà qui semble assez fou en effet...

Nico a dit…

De bons et lointains souvenirs de lecture. L'humour et l'inventivité de Goscinny combinés avec le dessin (et l'humour aussi) de Sempé: un cocktail d'une redoutable efficacité.