mardi 17 mai 2011

The Great Dictator - par Charles Chaplin

The Great Dictator / Le Grand Dictateur / Le Dictateur
Réalisateur : Charles Chaplin
Auteur : Charles Chaplin
Année de sortie : 1940
Avec :  Charles « Charlie » Chaplin, Paulette Goddard, Jack Oakie

Synopsis
 Il s’agit de l’histoire en parallèle d’un barbier juif amnésique et d’un dictateur antisémite qui désire conquérir le monde. Tous deux se ressemblent physiquement comme deux sosies.


Le chef d’œuvre
Ce film est sans contredit le chef d’œuvre parlant de Charlie Chaplin. La succession de gags visuels et sonores, de situations cocasses et de références faussement subtiles, fait de ce long-métrage un des plus drôles sur la Deuxième Guerre mondiale. Chaplin réussit parfaitement la transition entre le muet et le parlant, devenant son plus grand succès en carrière. En le créant, celui-ci avait désiré que ce film ait un impact social : une participation à la guerre qui sévissait en Europe et la conscientisation états-unienne face au drame. D’ailleurs, l’œuvre a failli ne pas voir le jour sur le grand écran, Chaplin ayant subit des pressions de l'United Artists dues à ses propos politiques associés (à tort) au communisme. De plus, Le Dictateur fut censuré à l'époque dans trois pays européens, c’est-à-dire l’Espagne, l’Irlande et l’Allemagne (bien entendu). Une rumeur veut même qu'Adolph Hitler en personne ait demandé une projection privée de ce film. Qu'en a-t-il pensé? Nul ne le sait.

Un pied de nez à Hitler
Le film se veut une satire à peine déguisée d’Hitler et du nazisme. Ici, Chaplin dénonce avec humour et sensibilité. La dérision des grands défauts du Hynkel (paranoïa, agressivité, mégalomanie, sadisme…) reflète la folie et l'aveuglement du célèbre dictateur de l'Allemagne, mû par un sinistre désir de grandeur. Une parodie du régime fasciste de Mussolini et de l'empereur Napoléon Bonaparte se manifeste aussi à travers Benzino Napaloni, personnage enfantin et capricieux, qui n'a de cesse de se chamailler avec Hynkel, en jouant à « celui qui pisse le plus loin » comme un pro. Car entre le dictateur et l'enfant gâté, il n'y a qu'un pas...
[révélations!]
L’affront le plus grand se fait toutefois lors de la scène finale lorsque le barbier, alors confondu avec Hynkel, fait un discours – le grand discours – final, qui suspend le film, et le termine de façon totalement inattendue. Ici, Chaplin décide de terminer son chef d’œuvre par un laïus sur la paix et l’amour, ce qui décale cette scène complètement par rapport au reste du film. Il n’y a pas d’humour, pas de moquerie, pas de caricature, seulement Chaplin sans masque qui parle à la Terre toute entière :

En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Un défi est en quelque sorte lancé à Hitler à travers cette proclamation. La partie la plus intéressante du laïus est la fin. Le barbier juif s’adresse à la femme qu’il aime. C’est comme s’il avait fait tout cela que pour elle, par amour, comme il le manifeste. Voilà pourquoi ce film touche encore les gens aujourd’hui de par le monde : il y a une universalité qui rejoint tant de gens, autant dans le collectif que dans l’individuel.
[Fin des révélations]

4 commentaires:

Allie a dit…

Je connais un peu plus la vie de Chaplin que son oeuvre elle-même! J'avais adoré le film Chaplin avec Robert Downey Jr dans le rôle de Charlie. J'aimerais d'ailleurs bien le revoir...
Par contre The great Dictator m'intéresse bien! J'aime beaucoup ce qui parle des juifs et du nazisme... C'est une période tellement poignante de l'histoire.

Mascha a dit…

Bonjour Allie!
Merci du commentaire et de la visite.

Je n'ai jamais vu le film sur la vie de Chaplin, à mon grand regret. Par contre, ses films m'ont toujours passionnée, m'émouvant tout en me faisant rire. Et c'est bien sûr le cas avec The Great Dictaror, où Chaplin réussit à faire rire avec une des plus grandes tragédies de l'Histoire humaine.
Bien sûr, le film fut tourné avant la découverte des camps de concentration. Mais en ce qui concerne le reste, Chaplin a vu juste, ce qui augmente en un sens la teneur du drame.
Le film demeure tout de même d'une grande drôlerie, les gags touchant dans le mile à chaque fois. ;)

Theoma a dit…

Un film culte. J'ai cette collection, elle est fantastique. Les enfants adorent !

Mascha a dit…

Theoma : ;-)