Biographie
Émile Nelligan (1879 - 1941), poète national, fit entrer la poésie québécoise dans la modernité. Fils d'un immigrant Irlandais et d'une Canadienne Française, Nelligan choisit la langue maternelle comme support à ses vers. Fils de bourgeois aussi, il opta néanmoins pour une existence bohème. Homosexuel de surcroît, les potions littéraires lui supposent pourtant des sentiments incestueux envers sa propre mère. Réprouvé par son père, il fut enfermé à la maison des fous sous cause de maladie mentale, ce qui mit un terme, à l'âge de vingt ans, à sa jeune création poétique. Premier des poètes maudits du Québec, il n'obtient jamais le succès, bien que de nombreuses falsifications historiques laissent supposer le contraire : il s'agit de l’œuvre d'influents admirateurs, en colère contre ses détracteurs, mais qui ont ainsi contribué à sa renommée. Comme quoi, il est vrai qu'un poète maudit en France est un poète non-reconnu par le public populaire, mais admiré par ses pairs, alors qu'au Québec, un poète maudit, est détruit de tous les côtés, sans aucune chance d'admiration de son vivant...
L'oeuvre complète de Nelligan ne tient en général qu'en un seul recueil.
« Objet de nombreuses études jusqu'à nos jours, la poésie de Nelligan rallie l'opinion des critiques, qui lui reconnaissent une sensibilité extrême et un talent exceptionnel. Sur le mode romantique et symboliste, Nelligan aborde les thèmes de l'enfance, de la musique, de l'amour et de la mort. Son destin tragique, son œuvre lourde de promesses et empêchée, ses exigences esthétiques ont fait de lui une figure mythique de la poésie québécoise ».
- Source : la Fondation Émile-Nelligan
Poèmes célèbres
Soir d'hiver
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A la douleur que j'ai, que j'ai.
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire! Où-vis-je? où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A tout l'ennui que j'ai, que j'ai...
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A la douleur que j'ai, que j'ai.
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire! Où-vis-je? où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A tout l'ennui que j'ai, que j'ai...
Devant deux portraits de ma mère
Ma mère, que je l’aime en ce portrait ancien,
Peint aux jours glorieux qu’elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien !
Ma mère que voici n’est plus du tout la même ;
Les rides ont creusé le beau marbre frontal ;
Elle a perdu l’éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.
Aujourd’hui je compare, et j’en suis triste aussi,
Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d’or, brouillard dense au couchant des années.
Mais, mystère de cœur qui ne peut s’éclairer !
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées ?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer ?
Ma mère, que je l’aime en ce portrait ancien,
Peint aux jours glorieux qu’elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien !
Ma mère que voici n’est plus du tout la même ;
Les rides ont creusé le beau marbre frontal ;
Elle a perdu l’éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.
Aujourd’hui je compare, et j’en suis triste aussi,
Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d’or, brouillard dense au couchant des années.
Mais, mystère de cœur qui ne peut s’éclairer !
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées ?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer ?
Le vaisseau d'or
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!
5 commentaires:
Nelligan est probablement le poète qui me touche le plus. Sa vie, son oeuvre, vient énormément me chercher.
Bonjour Allie!
Merci de ta visite et de ton commentaire.
En effet, de la poésie de Nelligan se dégage une rare sensibilité d'adolescent qui chavire le coeur, qui touche comme jamais. Sans oublier que ses écrits sont intimement liés à sa vie privé si tragique... :(
Quand j'étais au secondaire, j'ai dû lire 100 fois tous les poèmes de Nelligan, avec les biographies et tout ça! Ses poèmes me touchent encore beaucoup!
100 fois! hé bien, tu devais les connaître par coeur, comme une fable de La Fontaine, huhu. ^^
Merci de la visite et du commentaire, Karine.
Chère Masha
quelle âme d'artiste vous avez
d'un frémissement à couper le souffle
BRAVO POUR VOTRE BLOG:)))
quelle belle sensibilité vous avez pour la poésie
merci pour ce poème de Nelligan.
Permettez-moi de vous offrir
une de mes chansons:
qui parle de La Tuque et Trois-Rivieres
et dont les paroles et musique
se retrouvent sur
www.demers.qc.ca
chansons de pierrot
paroles et musique
LE CAMIONNEUR
COUPLET 1
j’suis su l’camion 60 heures par semaine
j’t’aime
des fois j’triche un peu
j’fais des heures pour nous deux
on dormira plus tard
quand on s’ra des beaux vieux
moi je vis juste pour toé
j’ai hâte à fin de semaine
j’t’aime
de cogner du marteau
quand tu fais du gâteau
t’es si belle au fourneau
mais j’veux mieux pour ma reine
REFRAIN
suffit qu’tu m’dises
que tu veux changer la cuisine
enlever l’comptoir à melamine
pour que la route
entre La Tuque et Trois-Rivières
soit la plus belle de l’univers
COUPLET 2
j’dors dans l’camion
4 nuits par semaine
j’t’aime
3 heures du matin
réveille par la fiam
mon p’tit lit dans cabine
est ben trop grand pour rien
j’ai des idées
pour la salle à manger
j’t’aime
j’ai ben hâte d’en jaser
autour d’un bon café
j’ai acheté les néons
ceux qu’tu m’avais d’mandés
COUPLET 3
j’suis sul’camion
quand la neige a d’la peine
j’t’aime
quand le vent trop jaloux
la garoche entre mes roues
j’ai autour du c.b.
un vieux chapelet jauni
tu m’l’as donné
en pleurant comme une folle
j’t’aime
parce que t’es ben croyante
pis t’as peur quand y vente
à soir ton camionneur
rentrera plus d’bonne heure
REFRAIN FINAL
suffit qu’tu m’dses
qu’cest ben plus beau dans ta cuisine
parce que mes bras en melamine
te lèvent dans airs
entre La Tuque et Trois Rivières
toi la plus belle de l’univers
suffit qu’tu m’dises
qu’c’est ben plus beau dans ta cuisine
parce que mes bras en mélamine
te lèvent dans airs
loin de la Tuque et Trois Rivières
toi la reine de mes je t’aime
toi la reine de mes je t’aime
Pierrot,
vagabond céleste
Pierrot est l'auteur de l'Île de l'éternité de l'instant présent et des Chansons de Pierrot. Il fut cofondateur de la boîte à chanson Aux deux Pierrots. Il fut aussi l'un des tous premiers chansonniers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pierre Rochette, poète, chansonnier et compositeur, est présentement sur la route, quelque part avec sa guitare, entre ici et ailleurs...
Pierrot
vagabond céleste
www.reveursequitables.com
www.enracontantpierrot.blogspot.com
www.tvc-vm.com/studio-direct-2-35-1/le/vagabond/celeste/de/simon/gauthier
MARDI
5 FÉVRIER 2013
21HEURES
Le Gambrinus, 3160 boul. des Forges, Trois-Rivières ; 918-691-3371. Le vagabond céleste accompagné du musicien Benoit Rolland.
www.simongauthier.com
Maison de la culture Côte-des-Neiges
5290, chemin Côte-des-Neiges,
Montréal (Québec), Canada, H3T 1Y2
514 872-6889
le 02 avril 2013 à 20h00
LE VAGABOND CÉLESTE - SIMON GAUTHIER
Pierrot rêve de tout changer; il troque sa maison contre une paire de bottes, pour aller plus loin dans sa vie ! Depuis, il parcourt le Québec. Le rencontrer, c'est recevoir un grand souffle de poésie qui nous étreint, comme des bras chauds venus nous réconforter durant une nuit d'hiver sans abri ! Un récit émouvant, porteur d'avenir.
HTTP://surmonterla depression.centerblog.net/26-citations-de-nelson-mandela
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