Leonardo: le dernier voyage du mandeville - Tome 2, Matthieu Legault, Les éditeurs réunis, 2011, 256p, ISBN: 978-2-89585-090-8
Quatrième de couverture
Après l’incendie qui a ravagé l’atelier du grand maître Verrocchio, la
vie reprend tranquillement son cours normal à Florence, la capitale des
arts.
Les tensions entre Botticelli et Leonardo se sont calmées, mais
les deux garçons ne s’entendent toujours pas, au grand désespoir de leur
maître. Ce dernier les envoie en mission vers la Chine dans l’espoir de
créer un rapprochement entre les deux artistes.
Accompagnés de Vito et
Vera, les amis de Leonardo, les apprentis embarquent sur le Mandeville
pour un voyage en mer riche en émotions et en aventures. Avec les autres
à bord, Leonardo devra affronter des navires ennemis, braver une
tempête infernale et libérer un des siens séquestré par des pirates
malveillants… Le jeune génie arrivera-t-il – avec quelques inventions
extraordinaires et son sens de la stratégie hors pair – à gagner
l’Extrême-Orient sans y laisser sa peau?
Voyage dans l'imaginaire
Lors de mon billet sur le premier tome, je disais ceci :
Il y a de ces romans qui font voyager par-delà les mers, par-delà les montagnes, si loin que l'aventure devient le moteur même de l'histoire. La transcendance des mots amène un monde de liberté et de terres sauvages si différent du nôtre qu'on accepte le périple textuel avec plaisir. On ne sait jamais qui on rencontrera au détour d'un chemin : flibustier, sorcière, chevalier, saltimbanque, créature elfique, monstre... Leonardo: l'atelier du grand Verrocchio est un livre de ce type. Grâce à ce récit, j'ai été transporté de ma chambre vers la première Renaissance italienne, au milieu des humanistes et des inventeurs, des grands peintres et des explorateurs. J'y ai rencontré Léonard de Vinci, Sandro Botticelli, Le Verrocchio, Laurent de Médicis et, même, Christophe Colomb.
Cette capacité à créer du rêve parsème encore plus l'imaginaire du deuxième tome de Leonardo. En lisant ce roman, je me suis retrouvée sur une caravelle commerciale, parmi des marins passionnés par les sept mers, en direction de la Chine de jadis. J'ai porté des étoffes aux riches tissus en compagnie de Leonardo. J'ai senti l'odeur du sel et des grands vents maritimes en prenant le soleil sur le pont. Je me suis laissée bercer par le bruits des vagues, jusqu'à atteindre un état de grande paix. J'ai craint tempêtes et pirates avec une angoisse réelle. J'ai même eu le vertige à cause du bateau qui tanguait sans cesse! Tout cela, je le dois à la plume de Matthieu Legault, qui transmet avec une grande sensibilité les sens et les images propres à un tel récit. Grâce à une rigueur historique qui reflète une forte passion de la part de l'auteur, la projection devient aussi aisée que la lecture. Mais l'imagination ne demeure pas en reste pour autant : des personnages atypiques et des technologies anticipées rappelle le caractère fictif de cette œuvre. Une tentative qui pourrait être fâcheuse si elle était maladroite. Or, il n'en est rien. Tout est maîtrisé d'une main de maître, ou plutôt, de mots d'écrivain. Le recours à des références tant historiques que littéraires (La divine comédie de Dante, par exemple) donne une profondeur ainsi qu'une qualité inestimables à l'ouvrage. Encore une fois, nous sommes plongés dans un roman jeunesse d'une haute valeur, tout-à-fait du même niveau que les romans pour adultes. Je n'y trouve rien de négatif. Je suis même entrée dans l'histoire du premier coup cette fois-ci, contrairement à ma lecture du tome 1. Bref, vous aurez compris que je recommande cette série et ce tome à tout ceux qui ont envie de s'évader dans leur propre imaginaire en compagnie des grands esprits de la Renaissance : Leonardo Da Vinci, Sandro Botticelli et Christophe Colomb, ainsi que tous leurs amis-es à la personnalité si attachante.
Extrait